14 janvier 2013
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Najib Souamaa, « La loi des huit heures : un projet d’Europe sociale ? (1918-1932) », Travail et emploi, ID : 10.4000/travailemploi.4567
Durant l’entre-deux-guerres, un cercle de réformateurs influents, qui avait entre autres pour représentants en France Albert Thomas et Justin Godard, considérait qu’une paix durable, en Europe notamment, n’était possible que si elle était accompagnée d’« une justice sociale », afin d’éviter tout conflit social susceptible de servir les intérêts bolcheviques et allemands. Le gouvernement français souhaita donc limiter la journée de travail à 8 heures tout en évitant une baisse de la production dont bénéficieraient les pays concurrents qui n’auraient pas réduit le temps de travail. Il fallait que le ministre du travail proposât un modèle de législation du temps de travail, modèle qu’il faudrait faire adopter en Europe, puis dans le reste du monde. Ainsi, la loi du 23 avril 1919 fut en grande partie reprise dans la convention internationale adoptée par la Conférence internationale du travail réunie en novembre 1919. Le retrait des États-Unis du BIT fit de la question des 8 heures un débat européen. Ce projet de convention a dû faire face à de virulentes oppositions, notamment britanniques. Les décès successifs de Fontaine et de Thomas en 1931 et 1932, marqueront l’arrêt du débat.