23 mai 2011
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Pierre Maclouf, « Fonctionnaires au Travail : bureaucratie et personnalité au ministère du Travail dans la période de son cinquantenaire », Travail et emploi, ID : 10.4000/travailemploi.4582
Des lendemains de la Libération à 1956, année du cinquantenaire du ministère, la Direction générale du travail et de la main-d’œuvre connaît une stabilité remarquable, sous l’autorité de cadres pour l’essentiel issus des anciens concours de recrutement – si l’on met à part la figure et la carrière exceptionnelles d’Olga Raffalovich, sous-directeur puis directeur-adjoint de 1945 à 1971. À partir de 1957, un directeur général venu du Conseil d’État, Pierre Laurent, entreprend une réorganisation interne, en même temps qu’il engage l’action vers une transformation de la politique de la main-d’œuvre – débouchant sur la notion d’une « politique active de l’emploi ». Tandis que s’accroissent la présence et l’influence de cadres formés par l’ENA, Jacques Chazelle, successeur de Pierre Laurent en 1963, et lui aussi venu de l’extérieur, projette, avec un tout autre style, la transformation de ces objectifs externes dans l’organisation et les méthodes. En partie enrayé après son départ, en 1966, ce processus (générateur de conflits internes étudiés sur le moment par M. Crozier et son équipe) aboutit, près de dix ans plus tard, à la création de la Délégation à l’emploi. En étudiant le travail des fonctionnaires dans ses différentes dimensions (la carrière, la tâche, la fonction), et en ré-envisageant la problématique classique des rapports entre bureaucratie et personnalité, cet article – au carrefour de l’histoire administrative et d’une sociologie des organisations appliquée à une période délimitée par les deux décennies encadrant le cinquantenaire – , rend compte des dynamiques et tensions internes survenant alors au Travail.