29 mars 2018
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Corinne Mette, « Conditions de travail, emploi et consommation d’alcool : quelles interactions en France ? », Travail et emploi, ID : 10.4000/travailemploi.7749
Le chômage ou des conditions de travail difficiles peuvent-ils être à l’origine de comportements à risque face à la consommation d’alcool ? Inversement, boire trop accroît-il le risque de chômage ? Les relations entre consommation excessive d’alcool et vie professionnelle sont complexes, car les causalités peuvent être multiples et renvoyer à des caractéristiques individuelles non observées. Pour la première fois en France, l’enquête Santé et itinéraire professionnel 2006-2010 permet d’éclairer les liens entre situation d’emploi, conditions de travail et consommation d’alcool. Ces interdépendances sont explorées grâce à des modèles à équations simultanées comportant des variables instrumentales. En 2010, toutes choses égales par ailleurs, les travailleurs qui sont exposés ou ont été durablement exposés à des pénibilités physiques au cours de leur carrière sont plus touchés par une consommation d’alcool excessive que les autres travailleurs, tandis qu’une exposition à des risques psychosociaux n’a pas de conséquence similaire. Si les travailleurs exposés à des pénibilités physiques ne sont pas particulièrement menacés par le chômage, ceux ayant une consommation d’alcool à risque le sont davantage (probabilité supérieure de 30 %).