16 novembre 2015
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Marie Maillos, « Une génération Sher-locked », TV/Series, ID : 10.4000/tvseries.334
Les années 2000 ont vu apparaître cinq séries au concept très similaire : Sherlock, Elementary, House M.D., Lie to Me et The Mentalist. Chacune d’elles présente un personnage principal dont le pouvoir quasi-surnaturel consiste à lire les émotions, les mensonges et les caractéristiques de tous d’un simple regard. Plus précisément, chacune d’elles offre à son public une adaptation plus ou moins libre du célèbre personnage d’Arthur Conan Doyle : Sherlock Holmes. Plus tard, la série True Detective donnera à voir, à partir d’un concept différent, un personnage tout aussi perspicace et presque aussi surnaturel. Il s’agit ici de comprendre la variété et l’unité de ces adaptations, et d’analyser pourquoi l’archétype de ce détective envahit aujourd’hui nos écrans de télévision. Car s’il est transposé d’un univers de la fin du xixe siècle à nos jours, c’est qu’il véhicule une idéologie – un rapport à l’intelligence, à l’intime et à la vérité – résolument moderne. Ces séries seront ainsi considérées en tant que symptôme des errances et mœurs de la génération 2.0, dont Internet et les réseaux sociaux en particulier ont transformé et transforment encore les valeurs, notamment celle du « secret », ce à quoi s’était déjà intéressé François Jost dans son essai sur « De quoi les séries américaines sont-elles le symptôme ? ».