6 décembre 2020
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Yvelin Ducotey, « Atlanta (FX, Donald Glover, 2016-), vers une transgression générique des frontières géographiques et sociales », TV/Series, ID : 10.4000/tvseries.4571
« Le paysage a beau être dégagé et le terrain visible, l’espace cache beaucoup plus de choses qu’il ne révèle ». Donald Glover, artiste polyvalent (musicien, acteur, réalisateur, producteur) illustre ce constat dans la série qu’il dirige, Atlanta (FX, 2016-) et ce dès la séquence introductive du premier épisode. Après une rapide plongée dans le milieu du rap à Atlanta, une succession de plans aériens en plongées verticales « cartographie » la ville d’Atlanta et présente au spectateur plusieurs frontières qui s’avèrent identitaires. L’ouverture de la série dévoile un tissu urbain fait de disparités, entre résidences familiales aisées et quartiers défavorisés où les terrains vagues se multiplient. Les coupes franches entre ces différentes réalités spatiales semblent rendre le dialogue entre elles impossible. Néanmoins, le paysage est « dégagé », mais derrière la verticalité des plans se dissimule une réalité sociale complexe et normée que le showrunner Donald Glover décortique d’épisode en épisode. Après avoir mis en scène les interstices spatiaux qui deviennent des zones de tension, Donald Glover répond aux frontières qui se dressent devant ses personnages par une hybridité générique et une liberté créatrice remarquable lui permettant de s’extirper du cadre, tant formel que sociétal.