« Des choses merveilleuses pour ce pays ». Narcos ou la difficile quête du perfectionnisme dans l’action politique

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12 mai 2021

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Maya Collombon et al., « « Des choses merveilleuses pour ce pays ». Narcos ou la difficile quête du perfectionnisme dans l’action politique », TV/Series, ID : 10.4000/tvseries.5258


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« Des choses merveilleuses pour ce pays », en l’occurrence la Colombie, c’est ce qu’ambitionne de faire le trafiquant de cocaïne Pablo Escobar alors qu’il cherche à entrer en politique pour y porter la parole des plus pauvres, dont il est issu. Cette ambition se heurtera à l’hostilité de l’oligarchie devant celui qui se pose en « Robin des bois » et qui y répondra par un déchaînement de violence. Elle se heurtera surtout à l’action de ceux pour qui une « meilleure Colombie » passe par l’éradication du narcotrafic et la restauration de l’autorité de l’État. C’est aux dilemmes moraux des protagonistes de Narcos quant à la légitimité des moyens à mettre en œuvre pour y parvenir que s’intéresse principalement cet article. La tentation, exprimée par les agents étasuniens de la DEA comme par certains secteurs de l’État colombien, de combattre le chef du cartel de Medellín par des moyens tout aussi illégitimes, et violents, que les siens s’oppose au respect absolu de la légalité (y compris lorsqu’elle sert les intérêts d’Escobar) incarné par le procureur général de Greiff. Cette tension est mise en scène dans la série au travers des hésitations du président Gaviria, dont les conversations avec son vice-ministre de la Justice appellent une réflexion en termes de perfectionnisme, en exprimant ses doutes quant aux moyens et aux fins du bon gouvernement (une paix octroyée au prix de concessions à Escobar, ou l’élimination du narcotrafiquant s’appuyant sur des paramilitaires et au prix d’une perte de souveraineté) et en exposant les limites du courage politique.

“Marvelous things for this country”, meaning Columbia, is what ambitions drug trafficker Pablo Escobar as he tries to become a politician in order to express the voice of the poorest he comes from. This ambition will fail as it confronts the hostility of the oligarchy against one who stands as a « Robin Hood », and who will respond with extreme violence. I will mainly confront the action of those for whom a “better Columbia” goes along with the eradication of drug traffic and the restoration of state authority. As such, the article focuses the moral dilemmas that agitate Narcos’ protagonists about the legitimacy of the means they should employ to reach these ends. A temptation is expressed, both by the US DEA agents and by some sectors of the Columbian State, to fight the head of the Medellín cartel with means as illegitimate, and violent, as his. It opposes the absolute respect of legality (even when it serves Escobar’s interests) that is promoted by general attorney de Greiff. This tension is staged in the series by president Gaviria’s hesitations. His conversations with his vice-minister of Justice call for an analysis in terms of perfectionism, as they express his doubts about the means a good government requires (paying peace with concessions to Escobar, or the elimination of drug traffic relying on paramilitary at the cost of the loss of sovereignty), and exposes the limits of political courage.

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