19 février 2016
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Peter Marquis, « Cover, recover et uncover : les motifs de la reprise dans la série Treme », TV/Series, ID : 10.4000/tvseries.719
Quoique Treme, le nouveau projet de Simon et Overmyer pour HBO, n’ait pas encore été diffusée dans son intégralité, un motif récurrent apparaît, celui de la reprise. Il y a bien sûr la rénovation de La Nouvelle-Orléans après le passage de l’ouragan Katrina et de l’inondation qui lui fit suite, mais aussi la reconstruction de la culture locale, et celle des personnages. D’une manière ou d’une autre, ceux-ci sont tous engagés dans un processus de reconstruction, après des destructions de l’intime, du matériel, ou de l’immatériel. Cet article questionne la manière dont la série travaille le motif de la reprise, entendue comme répétition altérée d’un existant, aussi bien dans la vie des personnages que dans sa poétique même. Sur les onze épisodes de la saison 2, trois avatars de la reprise apparaissent : la reprise musicale (cover), la reprise métaphorique (recover) et la reprise critique (uncover). Ces trois motifs s’enchevêtrent pour donner à la série une tonalité idiosyncratique, mélange de lenteur, de compassion et d’indignation, une « note Treme » qui trouve son origine dans le recours généralisé à la figure de la reprise. En mettant la reprise au cœur de sa facture autant au niveau de la diégèse que de la métadiégèse, Treme ne cesse d’interroger les rapports complexes entre le pouvoir, la culture et la résilience des gens de peu.