19 février 2016
Ce document est lié à :
info:eu-repo/semantics/reference/issn/2266-0909
https://creativecommons.org/licenses/by-nc-nd/4.0/ , info:eu-repo/semantics/openAccess
Dennis Tredy, « Reflecting the Changing Face of American Society: How 1970’s Sitcoms and Spin-Offs Helped Redefine American Identity », TV/Series, ID : 10.4000/tvseries.735
Lorsqu’on réexamine les sitcoms américaines en vogue pendant les années soixante-dix, on voit un réseau vaste d’émissions destinées à encadrer le discours social et à aider l’Amérique à se réconcilier avec sa propre image en évolution. Ceci a été accompli par une remise en scène des maux politiques et sociaux de la génération en tant que comédies télévisées, utilisant ainsi le rire comme un véhicule menant vers une conscience sociale, un changement involontaire ou l’épanouissement personnel, et en recyclant les clichés et les stéréotypes répandus (et non répandus, par exemple le bigot, le raciste, le gauchiste trop sensible, le conservateur fermé d’esprit, la féministe susceptible, etc.) afin de les ébranler tout en simulant leur renforcement. Comme cet article le démontrera, les situations utilisées par ces sitcoms sont souvent des adaptations des séries britanniques moins connues (par exemple, le cas de la série de longue durée de Norman Lear All in the Family et Sanford and Son), ou des films et pièces de théâtre phares qui montrent de nouvelles normes sociales (par exemple, Alice de Robert Gutchell ou The Courtship of Eddie’s Father de James Komack). On observe aussi que ces prémisses recyclées et retravaillées ont été recyclées et retravaillées à leur tour dans de nombreux spin-offs et même des spin-offs des spin-offs, tissant ainsi un réseau dense de programmation populaire qui a tenté de représenter chaque aspect et variation de l’évolution de la société américaine et d’aider les Américains à accepter leur nouveau visage tout en riant de celui-ci sans vergogne. Ainsi, ces comédies télévisées reflètent, encadrent et nourrissent le discours social pendant les années soixante-dix. Le racisme, le ‘racisme inversé’, la bigoterie religieuse, antisémitisme, l’évasion du service militaire, les manifestations antigouvernementales, les droits des femmes, le divorce et même le viol — aucun sujet n’était trop controversé pour être traité de manière directe et souvent véhémente dans cette nouvelle génération percutante de sitcoms. On pourrait soutenir que les sitcoms américaines n’ont jamais été aussi politiquement incorrectes et socialement conscientes qu’elles l’étaient il y a quarante ans ; or, il est également incontestable que la programmation actuelle doit beaucoup à ces sitcoms révolutionnaires des années soixante-dix. Ainsi, comme point final, il est important d’observer comment ces séries servent de palimpseste et de puits de références pour les séries télévisées d’aujourd’hui, et de montrer combien la « breakthrough television » d’aujourd’hui doit aux Archie Bunkers, Fred Sansfords et Mary Tyler Moores des années soixante-dix.