20 décembre 2010
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Robin Pouteau et al., « La fonte de la biodiversité dans les îles : modélisation de l’impact du réchauffement global sur la végétation orophile de Tahiti (Polynésie française) », VertigO - la revue électronique en sciences de l’environnement, ID : 10.4000/vertigo.10580
La végétation montagnarde, dite “orophile“, héberge entre 60 et 70 % des plantes endémiques des îles de Polynésie française (Pacifique Sud) dont 25 à 50 % sont strictement inféodées à cet écosystème d’altitude. Celui-ci demeure encore bien conservé car peu dégradé par l’homme et parce que les conditions écologiques particulières des hauts reliefs ne conviennent pas à la plupart des espèces envahissantes. Si le réchauffement global de 0.034°C par an, tel qu’enregistré dans l’île principale de Tahiti depuis 1958, se poursuit, une augmentation de la température de l’air de 3.1°C en 2100 est à craindre. De par ce réchauffement, les conditions climatiques appropriées à la végétation orophile (en particulier la température) seront déplacées plus en altitude. Nos résultats de recherche montrent que la surface de la végétation orophile à Tahiti passera de 14000 ha actuellement à 1500 ha en 2100, ce qui équivaudrait à une régression de 90 %. Les conséquences sur la biodiversité de ce phénomène seraient : (i) la disparition de la zone subalpine, un écosystème unique en Polynésie française et une partie intégrante de sa biodiversité, ainsi que l’extinction d’au moins six espèces endémiques à Tahiti et restreintes à cet écosystème montagnard ; (ii) la fragmentation des derniers refuges de forêt ombrophile (ou forêt de nuage) qui se retrouveront sur les plus hauts sommets de l’île induisant un risque supplémentaire d’extinction ; et (iii) l’expansion des espèces envahissantes qui ont déjà un impact écologique considérable à Tahiti.