28 septembre 2012
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Fernand Bationo Bouma et al., « La méningite, une maladie des « variations » : pratiques préventives et gestion des épidémies de méningite à Kombissiri et Réo Burkina Faso », VertigO - la revue électronique en sciences de l’environnement, ID : 10.4000/vertigo.12287
La méningite est une épidémie dont la gestion requiert aussi bien des techniques médicales que des conduites sociales. Le Burkina Faso reste l’un des pays de l’Afrique les plus touchés par la méningite. Entre 1988 et 1997, l’OMS y dénombre plus de 700 000 cas et 70 000 décès, sans compter les personnes victimes de séquelles neurologiques ou autres difficiles à évaluer. L’objectif de ce travail est d’étudier les représentations sociales de la méningite et les pratiques préventives qui peuvent contribuer à augmenter les taux de morbidité et de mortalité. Des entretiens individuels ont été menés avec des tradipraticiens, des leaders coutumiers, des leaders religieux, des autorités administratives et du personnel de santé. Des focus groups (homogènes) ont été réalisés avec des femmes, des hommes, des élèves et des jeunes non scolarisés à Kombissiri et à Réo. Les résultats montrent que les acteurs interrogés ont des connaissances de la méningite : manifestations symptomatiques, période d’apparition, mécanismes de transmission et les séquelles observées (surdité, bégaiements, perte de la mémoire, troubles visuels) et décrites. Les microbes et les germes sont cités par les élèves et les élèves déscolarisés. Si autrefois la raideur du cou et l’apparition en période de forte chaleur singularisaient la méningite, aujourd’hui selon les conceptions populaires, les étiologies et les manifestations symptomatiques très diffuses rendent les mesures de prévention, de diagnostic populaire et de prise en charge de plus en plus complexes.