28 septembre 2012
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Mamadou Diop et al., « Représentations de la forêt et répercussions sur la gestion des ressources forestières au Sénégal », VertigO - la revue électronique en sciences de l’environnement, ID : 10.4000/vertigo.12319
En Afrique, les programmes de gestion des ressources naturelles forestières ont souvent des difficultés pour donner les résultats escomptés. La plupart des concepteurs de ces programmes ne perçoivent généralement de la forêt que la fonctionnalité et la nécessité d’une utilisation rationnelle de ses ressources. Ils négligent souvent les dimensions symboliques qui pourtant influent sur les rapports des populations avec la nature environnante. C’est ainsi que cet article cherche à comprendre les représentations que les populations se font de la Forêt classée de Patako ainsi que les répercussions possibles sur la gestion de ses ressources. Les données collectées ont révélé que pour 23,5 % des populations interrogées la forêt n’est qu’une brousse. Pour 23 %, elle représente un bien de l’État. 20,7 % la perçoivent comme des terres de culture soustraites de leurs terroirs villageois et seuls 13,4 % des populations pensent que la forêt classée est un espace boisé appartenant aux villages riverains. La forêt classée est aussi représentée dans les textes d’entretien comme foreb buur (forêt de l’État), foreb ñépp (forêt de tout le monde) ou comme xeewëlu Yàlla (don divin). S’agissant de l’appropriation des ressources de la forêt classée, 61,8 % des populations interrogées pensent que ces dernières appartiennent à l’État et seuls 16,6 % pensent qu’elles appartiennent aux populations locales. Ces représentations ont engendré des attitudes difficilement compatibles avec une gestion intégrée des ressources naturelles en ce sens qu’elles traduisent un affaiblissement de l’appropriation de la forêt par les riverains.