6 novembre 2012
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Inès Méliani et al., « « Marchands de nature » : 20 ans de communication institutionnelle dans la métropole lyonnaise de 1989 à 2009 », VertigO - la revue électronique en sciences de l’environnement, ID : 10.4000/vertigo.12960
Dans le débat sur « quelle place pour la nature dans les métropoles? », l’agglomération lyonnaise constitue un cas exemplaire. Dans le jeu concurrentiel qui l’oppose aux autres grandes métropoles européennes, les discours promotionnels véhiculés par les services de communication utilisent la nature comme une ressource au service de l’urbanisme et de l’aménagement pour donner l’image d’une métropole verte. La réflexion proposée repose sur l’analyse lexicométrique d’articles issus de la presse institutionnelle lyonnaise de 1989 à 2009. Une approche diachronique interroge le recours à la nature sous les mandats successifs de Michel Noir, Raymond Barre et Gérard Collomb. Une utilisation des techniques de traitement de données quantitatives et qualitatives contextualise et donne du sens aux contenus de ces articles. Le dépouillement de l’intégralité des journaux couvrant la période d’étude porte sur 441 articles. Les résultats montrent l’ambivalence de la thématique nature en milieu urbain. Au début des années 1990, la métropole lyonnaise met en place les modalités d’action et les outils de sa politique environnementale. Vingt ans plus tard, l’artificialisation des sols gagne pourtant toujours du terrain au détriment des espaces de nature. Entre actions concrètes et durables, nous postulons que la nature est de plus en plus instrumentalisée, c’est-à-dire utilisée de manière détournée à des fins de marketing territorial. La mobilisation des objets de nature mêle des références philosophiques, des préoccupations sociales, des objectifs écologiques et des aspects marchands. La nature des uns n’est pas forcément celle des autres.