11 avril 2015
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Taoufik Souami et al., « Micro-transitions et écoquartiers : la recomposition des pratiques énergétiques face aux déterminismes matériels et socio-économiques », VertigO - la revue électronique en sciences de l’environnement, ID : 10.4000/vertigo.15730
Dans cet article, nous abordons la transition énergétique à l’échelle des groupes sociaux locaux (individus, ménages…). Notre angle de vue est que le changement dans les comportements s’opère aussi par un ensemble de micro-transitions qui se jouent chez les individus à la fois consommateurs, habitants, usagers du local, membres de groupes sociaux de proximité. L’article s’appuie pour cela sur une investigation fine dans deux écoquartiers en France où sont analysées les consommations et les pratiques énergétiques quelques années avant et après l’aménagement. Deux constats sont vérifiés dans cet échantillon. Les matériels qui réduisent les marges de manoeuvre des habitants pour assurer par leur seul fonctionnement les transformations des empreintes énergétiques ne parviennent à atteindre les objectifs. Les profils types proposés pour expliquer les comportements par les conditions socio-économiques des personnes sont peu opérants. Trois stratégies de changements de pratiques sont en effet repérées : la résistance qui produit plutôt une augmentation des consommations, l’acceptation vigilante qui les stabilise et l’optimisation qui tend à les réduire. Ces trois stratégies et leurs résultats ne correspondent à aucune catégorie socio-économiques en particulier. Les jeunes actifs, les retraités, les revenus élevés, les plus modestes, les célibataires et les familles avec 2 ou 3 enfants adoptent l’une ou l’autre des stratégies et aboutissent à des résultats relativement différents. Ces analyses invitent donc à élargir le champ des facteurs à prendre en compte, si l’on souhaite considérer les micro-transitions, car les schémas d’explication et les catégories utilisés pour ordonner la réflexion sur la transition globale paraissent peu opératoires.