Origine et usages de la notion de services écosystémiques : éclairages sur son apport à la gestion des hydrosystèmes

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29 août 2016

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Simon Dufour et al., « Origine et usages de la notion de services écosystémiques : éclairages sur son apport à la gestion des hydrosystèmes », VertigO - la revue électronique en sciences de l’environnement, ID : 10.4000/vertigo.17435


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La popularité considérable de l’expression « services écosystémiques » rend nécessaire un travail fin de délimitation de ses domaines de validité. Il convient ainsi de s’interroger sur la vocation d’une telle notion, mais aussi sur ses effets réels en matière de gestion des milieux naturels. L’objet de cette contribution est de discuter les apports et les limites que la notion de services écosystémiques représente pour la gestion des cours d’eau. L’analyse de la généalogie et de la diffusion de cette notion d’origine scientifique montre comment d’un compromis métaphorique elle est en passe de devenir un dispositif (dans le sens de Foucault) de gouvernementalité. Dire cela limite forcément le périmètre de validité des services écosystémiques : inventée pour convaincre certains acteurs à certaines échelles scalaires (notamment celle de gouvernance internationale), cette notion n’a pas forcément une portée universelle, parfaitement applicable en tous lieux. Concrètement, l’étude de la littérature et de retours d’expériences permet d’identifier au moins trois usages de la notion : un usage de sensibilisation globale (celui de son origine), un usage d’animation démocratique et d’aide à la décision et un usage de financement des actions de gestion ou de restauration. De fait, l’apport effectif de la notion est pour l’instant encore limité et son apport potentiel est contraint notamment par des raisons techniques de difficulté d’évaluation des services rendus par les écosystèmes fluviaux. En effet, si les usages de dimension pédagogique semblent pertinents, la plus-value des usages s’appuyant sur une caractérisation plus poussée des services écosystémiques (notamment quantitative, voire économique) peut être discutée.

The wide use of the concept of « Ecosystem services (ES) » imposes a cautious work for delimiting its scope, particularly regarding its effects on nature’s management strategies. The purpose of this paper is to discuss the advantages and limits of the concept when used as framework for hydrosystem management. Within a Foucauldian theoretical framework, and through the study of ES genealogy and the process of its diffusion, we show how ES is transforming from a metaphorical compromise among scientist looking to plead with policy makers for nature’s conservation, to a dispositive. This limits greatly its scope: created to convince mainly international governance actors playing at a global scale, the ES concept does not necessarily have a universal range of action. By analyzing cases on watershed management, we identify at least three uses of the concept: as a tool for raising global awareness; as a mean to foster democratic dialogue facilitator and to support decision; and as a justification for financial nature’s management and/or restoration actions. To date, the actual contribution of the concept is limited and its potential contribution is constrained by technical reasons including the difficulty for evaluating services provided by river ecosystems. Although the educational dimension of the ES concept seems relevant, its usefulness concerning its quantitative characterization and economic valuation needs further discussion.

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