19 septembre 2016
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Boris Schmitt, « Exploitation des ressources naturelles et échange écologique inégal : une approche globale de la dette écologique », VertigO - la revue électronique en sciences de l’environnement, ID : 10.4000/vertigo.17522
Il s’agit ici de contextualiser la problématique de la dette écologique, de montrer que cette dernière surgit dans le cadre d’un système global, d’une division internationale du travail. Le poids de cette division internationale du travail est particulièrement prégnant en ce qui concerne l’exploitation des ressources naturelles. Certaines zones restent spécialisées dans l’extraction de matières premières et la mise à disposition de services écosystémiques, subissant les désavantages écologiques, économiques et sociaux liés à cette spécialisation, tandis que d’autres zones sont avant tout consommatrices de ressources et services écologiques qu’elles peuvent injecter dans des processus économiques diversifiés et riches en valeur ajoutée. Le prix des matières premières ne reflète pas nécessairement l’ensemble des inconvénients et dommages socio-écologiques liés à leur extraction, comme d’ailleurs tous les avantages économiques qu’il est possible de dégager de leur utilisation industrielle. De ces contradictions émerge la dette écologique. Parmi les analyses qui ont tenté de cerner les tendances à la formation de dettes écologiques au sein du système économique mondial figurent celles du courant théorique de l’échange écologique inégal. De cette contribution on peut dégager des concepts originaux, comme celui de métabolisme social, ainsi que des outils précieux tels que l’analyse en termes de polarisation centre-périphérie ou des méthodes de mesure des échanges inégaux de matières et d’énergie. Il convient cependant d’adapter ces concepts et ces outils à la réalité mouvante des rapports de force économique et à ne pas se contenter de schémas posés a priori.