« Laudato si’», une responsabilité cosmique de la maison commune

Résumé Fr En

Laudato si’ est un long document, qui adopte essentiellement la position traditionnelle des environnementalistes y compris l’interdisciplinarité. Son auteur se déclare sans réserve en faveur du développement durable et des actions climatiques basées sur le principe de précaution et sur celui de la responsabilité commune mais différenciée, qu’il considère comme des obligations morales. Comme une lettre encyclique est avant tout un document religieux et éthique, elle nous enjoint de changer nos relations entre nous et avec la nature, de relations de domination – domination qu’il qualifie de péché, qui affecte donc nos relations avec le Dieu trinitaire - à celles de fraternité. La nature est personnalisée à la manière de Saint-François-d’Assise, patron de l’écologie. C’est une des raisons pour lesquelles le pape appelle son encyclique sociale plutôt qu’environnementale. Celle-ci rappelle la priorité à donner aux plus pauvres auxquels elle assimile la nature aujourd’hui. L’encyclique constitue une attaque virulente contre le capitalisme, son éthique utilitariste et sa priorité donnée au progrès technologique et au consumérisme, qui tous deux selon elle réduisent notre liberté. Elle croit que la crise écologique a une solution et que celle-ci réside, grâce à l’éducation, dans une conversion écologique sur le modèle de la Trinité, conversion qui est d’abord spirituelle et culturelle, à la fois individuelle et communautaire. Il faut abandonner le consumérisme pour la sobriété, la culture de la domination de l’autre et de la nature au bénéfice de la fraternité avec l’un et l’autre. Avec l’encyclique, l’écologie de périphérique devient centrale au message chrétien. Laudato si’ n’est pas un grand texte mais plutôt un grand acte de leadership.

Laudato si’ is a long document, which adopts essentially the environmentalists’ traditional position including inter-discipinarity. Its author supports without reservation sustainable development, climate actions based on the precautionary principle and on the principle of common but differentiated responsibility that he considers as moral obligations. As an encyclical letter is foremost a religious and an ethical document, the former requires us to change our relations amongst ourselves and with nature, from domination – domination it qualifies as sin, which, therefore, affects our relations with God Trinity– to fraternity relations. Nature is personified in the fashion of Saint Francis of Assisi, patron saint of ecology. This is one of the reasons why the pope calls his encyclical, social rather than environmental. The latter reminds us of the priority to be granted to the poorest among us, to whom it assimilates to-day’s nature. The encyclical constitutes a vigorous attack against capitalism, its utilitarian ethics and its priority granted to technological progress and consumerism, which both reduce our freedom according to it. The pope thinks that the ecological crisis has a solution which lies in an ecological conversion on the model of the Trinity through education, both spiritual and cultural, and at the same time, individual and community-oriented. One must abandon consumerism for sobriety, the culture of domination over other individuals and over nature to the benefit of fraternity with both. With the encyclical, ecology from peripheral becomes central to the Christian message. Laudato si’ is not a great text but rather a great act of leadership.