27 janvier 2017
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Sylvain Dournel, « La vulnérabilité d’un territoire, un héritage complexe à révéler : démonstration à travers l’étude géohistorique du risque d’inondation en Val d’Orléans (France) », VertigO - la revue électronique en sciences de l’environnement, ID : 10.4000/vertigo.18040
Le présent article se focalise sur l’optimisation des politiques de prévention du risque d’inondation en Val d’Orléans. Sur cette plaine comme sur l’ensemble du Val de Loire, la conscience du risque d’inondation n’est pas acquise pour une majorité d’habitants ni même pour certains acteurs locaux. Pourtant, un imposant dispositif de défense contre les crues du fleuve, appelé levées, édifié dès le XVIe siècle, témoigne de la récurrence initiale des épisodes de hautes eaux. Ces digues ont eu aussi pour effet de freiner les communications entre le fleuve et le val, de confiner le lit mineur et d’en complexifier les accès. Cette situation est problématique, car les crues majeures, bien que rares et irrégulières, ont souvent démontré l’inefficacité des levées. Toutefois, les périodes d’accalmie hydraulique ont donné à l’homme le sentiment illusoire de maîtriser le risque. La dernière accalmie, effective depuis 1907, a fait place à une urbanisation soutenue de l’ouest du Val d’Orléans, exposant désormais 48 000 personnes aux crues majeures. Dans cette conjoncture, la vulnérabilité est traitée comme un héritage qu’il s’agit non seulement de révéler face à la complexité de la situation présente, mais encore d’affirmer dans le but de réactiver une mémoire voire une culture locale du risque d’inondation. Ce travail, accordant une place importante au temps long, recourt à la géographie historique et à la géohistoire pour cerner le mécanisme et la construction de la vulnérabilité du Val d’Orléans aux crues de Loire.