19 février 2019
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Baud Dominique, « Une société montagnarde à l’épreuve des inondations : entre vulnérabilité et stratégies d’adaptation », VertigO - la revue électronique en sciences de l’environnement, ID : 10.4000/vertigo.22187
Dans les Alpes du XVIIIe siècle à aujourd’hui, la variabilité des crues (fréquence, intensité) a entrainé des pratiques et des modes d’organisation spécifiques de la part des sociétés afin de se prémunir du risque. En ce sens, des stratégies d’évitement ou d’adaptation ont été développées par les communautés montagnardes visant à réduire leur vulnérabilité et les potentiels dommages. L’étude des archives historiques permet de documenter les impacts (endommagement ou destruction d’infrastructures, victimes, routes détruites, champs engravés, etc.) à l’échelle des derniers siècles, mais également d’appréhender l’efficience des modes de gestion du risque passés. Cet article s’intéresse à l’évolution de la vulnérabilité/exposition et des modes de gestion (aménagements de protection, etc.) à partir de l’étude de documents cartographiques (cadastres anciens) et textuels (témoignages, rapports d’experts, chiffrage des dégâts occasionnés, etc.) d’un territoire de montagne. L’objectif de cette analyse géohistorique est d’apporter des éléments de réflexion pour évaluer dans quelle mesure un territoire fortement impacté sur une période donnée gère sa propension à l’endommagement par la suite. À travers l’étude de la commune d’Aime située dans la vallée de Tarentaise (Savoie) nous verrons si trois événements de crue à fort impact survenus au XVIIIe siècle (1732, 1733 et 1778) ont modifié durablement ou non l’occupation du sol et les pratiques des habitants. L’utilisation des rapports d’inondations et des cadastres sarde (1730) et français (1890) permettra de spatialiser les dommages causés par les crues et les changements intervenus dans l’occupation du sol entre le début du XVIIIe siècle et la fin du XIXe siècle.