2 août 2019
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Ben Hadj Salem Mohsen et al., « Le paysage sonore comme révélateur de l’esprit du lieu : une sécrétion latente », VertigO - la revue électronique en sciences de l’environnement, ID : 10.4000/vertigo.22955
La dimension sonore accompagne toute notre expérience des espaces construits et des paysages. Impossible aujourd’hui de l’ignorer ou de la considérer uniquement à travers le prisme de la nuisance. Quel est le rôle du paysage sonore dans la constitution d’un patrimoine sensible, partagé, historique et contemporain ? Comment introduire la dimension de l’ouïe dans la problématique de la patrimonialisation ? De même que les paysages visuels se transforment dans le temps et que nos catégories esthétiques nous les font apprécier diversement, les paysages sonores quotidiens ont aussi changé. La médina de Tunis est un exemple révélateur de la sédimentation des paysages sonores. Notre hypothèse est que le paysage sonore de la médina est un véritable dispositif d’interactions sociales qui implique des processus de perception sonore singuliers. L’objectif de cette contribution est d’ouvrir la voie au paysage sensible du passé, sonore dans notre cas, où se forge un tout autre rapport au passé. Au-delà du constat et de l’état des lieux, cette exploration historique vise à repérer les éléments qui méritent notre attention dans le paysage sensible et qui pourraient orienter la réflexion urbanistique et architecturale pour l’avenir. Autrement dit, il s’agit de révéler les valeurs auditives identitaires des lieux pour proposer des intentions globales d’interventions. Mais si l’on sait comment définir des chartes paysagères visuelles, on sait beaucoup moins en orienter la tonalité phonique. Le rôle de la dimension auditive, voire la participation pleine de cette modalité sensible dans la constitution d’un patrimoine est l’enjeu essentiel de ce travail.