2 août 2019
https://creativecommons.org/licenses/by-nc-nd/4.0/ , info:eu-repo/semantics/openAccess
Deldrève Valérie et al., « Quels cadres d’action collective contre les boues et poussières rouges d'Altéo-Gardanne? », VertigO - la revue électronique en sciences de l’environnement, ID : 10.4000/vertigo.23996
Les boues et poussières rouges rejetées par la production d’alumines de spécialité d’Altéo-Gardanne (sud-est de la France) suscitent de nombreuses mobilisations depuis 2014, suite à l’avis certes conditionné mais néanmoins positif accordé par le jeune Parc national des Calanques à la poursuite des rejets de bauxite en son cœur marin. Cet article propose une analyse de ces mobilisations, à partir d’une enquête sociologique (2015-19) menée auprès de leurs principaux acteurs : collectif de défense des Calanques, pêcheurs, collectifs écologiste ou encore de riverains d’Altéo-Gardanne et du dépôt terrestre de Mange-Garri, dans la commune voisine de Bouc-Bel-Air. L’analyse de ces discours permet d’identifier plusieurs définitions ou « cadrages » du problème, qui traduisent différentes expériences du préjudice environnemental et sanitaire, et des visions du monde divergentes (notamment de la technologie). Ils empruntent, par ailleurs, à des registres apparentés à l’Environmental Justice, sans s’en réclamer explicitement. Le parallèle avec des mobilisations états-uniennes fondatrices de ce vaste mouvement contribue à interroger la dynamique du front anti-rejets de bauxite, la diversité de ses acteurs et ressources, ainsi que les principaux éléments qui s’opposent ou favorisent la convergence des causes « terre » et « mer ».