3 juillet 2020
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Blache Adriana, « De la « Fortress Conservation » aux nouveaux modèles de gestion participative de la biodiversité en Tanzanie », VertigO - la revue électronique en sciences de l’environnement, ID : 10.4000/vertigo.27524
Cet article analyse les nouveaux modèles de conservation de la biodiversité en Tanzanie en tant que « dispositifs » qui s’accompagnent d’un arsenal rhétorique légitimant la suppression de villages ou de surfaces significatives de terres villageoises. En prenant comme point de départ la constante de l’imaginaire exotico-colonial dans les représentations occidentales de la nature en Tanzanie, l’article pose la question de la légitimité des occupations dites « illégales » des forêts à la suite de ce que l’on pourrait qualifier d’injustices environnementales. Les modèles de conservation affichant une marque « participative et inclusive » relèvent davantage de la criminalisation des pratiques et usages antérieurs aux dispositifs et favorisent la multiplication de gardes et de police, plus qu’ils ne proposent une sensibilisation particulière dans une vision plus large de l’écologie politique. Alors que les modèles dits participatifs ont comme objectif affiché d’aller au-delà de la « conservation forteresse », ils accentuent les conflits fonciers dans les interstices des aires de conservation. Malgré les flux financiers internationaux qui drainent les projets de développement et de conservation environnementale, les résistances engagées de la part des occupants devenus « illégaux » contrastent avec la rationalité technique et dépolitisée des cartographies et frontières imposées.