19 janvier 2023
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Anne-Sophie Gousse-Lessard et al., « Transformation des villes et mobilité durable : Regard sur les déterminants psychosociaux de l’attachement à l’auto solo », VertigO - la revue électronique en sciences de l’environnement, ID : 10.4000/vertigo.37073
Dans le contexte de la crise socioécologique actuelle, les enjeux de mobilité représentent une question vive. Le système de mobilité québécois centré sur l’automobile entraîne des conséquences négatives bien documentées sur l'environnement, la santé, la qualité de vie, les finances personnelles et l’économie de la province. Au niveau climatique, le sous-secteur du transport routier de personnes (automobiles et camions légers) est responsable à lui seul de 22 % des émissions de gaz à effets de serre (GES) du Québec. Malgré tout, le taux de motorisation est en constante évolution - le nombre de véhicules par adulte au Québec ayant augmenté de 30 % depuis 1990 - tout comme la part des déplacements effectués en voiture. Comment expliquer et renverser ces tendances ? Au Québec, la mobilité a principalement été étudiée depuis les disciplines de l’ingénierie des transports et de l’urbanisme. L’influence des facteurs structuraux (environnement bâti, accessibilité aux réseaux de transports) et sociodémographiques est donc bien comprise. Il semble toutefois que ces approches ne soient pas suffisantes pour comprendre notre dépendance à l'auto solo et mener aux transformations ambitieuses et radicales que l'état d'urgence climatique nous commande. Inspirés d’un nombre croissant de recherches portant sur les aspects psychosociaux des comportements de mobilité, une étude à devis mixte combinant des ateliers de discussion citoyens et un questionnaire fut mise sur pied afin de mieux comprendre les facteurs expliquant la possession et l’usage individuel de la voiture. Une démarche de segmentation exploratoire a permis de voir émerger trois types d’usagers de la route aux profils psychographiques bien distincts. Les différents segments sont présentés, ainsi qu’une réflexion sur le potentiel de transformation y étant associé. Une telle démarche de segmentation psychographique nous semble un outil pertinent qui, combiné à des considérations d’ordre structurel, pourrait informer et guider l’action publique vers des villes plus résilientes.