La pêche migrante au Sénégal, en Mauritanie et Gambie : un mécanisme d’approvisionnement des industries de farine de poisson

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30 juin 2023

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El hadj Bara Dème et al., « La pêche migrante au Sénégal, en Mauritanie et Gambie : un mécanisme d’approvisionnement des industries de farine de poisson », VertigO - la revue électronique en sciences de l’environnement, ID : 10.4000/vertigo.39989


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L’objectif de l’article est de présenter une évaluation de la contribution quantitative des captures des pêcheurs migrants à l’approvisionnement des usines de farine de poisson du Sénégal, de la Gambie et de la Mauritanie. La méthode a consisté d’abord à identifier et quantifier les volumes des captures des pêcheurs migrants ciblant les petits pélagiques dans les trois pays étudiés. Ensuite, des entretiens de terrain auprès des pêcheurs migrants et mareyeurs ont permis de déterminer la part des captures allouée aux industries de farine de poisson. Sur la base du ratio de conversion poisson / farine de poisson, la quantité de farine produite à partir de l’approvisionnement des pêcheurs artisans migrants est déterminée. Globalement, les captures des quatre filières migrantes de petit pélagique (trois sénégalaises et une guinéenne) identifiées en Mauritanie et en Gambie sont estimées à plus de 300 000 tonnes. Plus de 72% de ce tonnage estimé, soit 220 000 tonnes, sont destinés à l’approvisionnement des usines de farine de poisson des trois pays. Plus de deux tiers de cet approvisionnement sont versés dans les usines mauritaniennes de farine de poisson, le Sénégal et la Gambie se partageant ainsi le tiers restant. Par ailleurs, sur les 500 000 tonnes de pélagiques transformées annuellement dans les usines de farine de poisson, plus de la moitié est approvisionnée par les pêcheurs migrants. À l’échelle micro-économique, les industries de farine de poisson engendrent une amélioration des comptes d’exploitation des pêcheries, elles assurent la vente des captures à des prix plus rémunérateurs que sur le marché local. Mais, analysées à une échelle plus importante, les industries d’usine de farine de poisson créent de réelles tensions sur la sécurité alimentaire des pays ouest-africains, sachant que les petits pélagiques constituent la principale source de protéines animales au Sénégal et en Gambie où ils sont surexploités depuis quelques années maintenant. Par ailleurs, elles privent l’accès à la transformation artisanale de leur matière première. Autant d’éléments qui posent la réflexion sur l’impérieuse nécessité de réglementer les captures de la pêche migrante à l’échelle régionale et de diminuer radicalement la part allouée à la transformation de farine de poisson au profit de la consommation locale.

The objective of the paper is to evaluate the quantitative contribution of the catches of migrant fishers to the supply of fish meal factories in Senegal, The Gambia and Mauritania. The method consisted first of identifying and quantifying the volumes of catches of migrant fishers targeting small pelagics in the three countries studied. Then, field interviews with migrant fishers and fishmongers allowed to determine the share of the catches allocated to the fishmeal industries. On the basis of the fish/fishmeal conversion ratio, the quantity of fishmeal produced from the supply of the migrant artisanal fishermen is determined. Overall, the catches of the four migrant small pelagic fishing chains (three Senegalese and one Guinean) identified in Mauritania and The Gambia are estimated at more than 300,000 tons. More than 72% of this estimated tonnage, i.e. 220,000 tons, is destined to supply the fishmeal factories of the three countries. More than two-thirds of this supply goes to Mauritanian fishmeal factories, with Senegal and The Gambia sharing the remaining third. In addition, of the 500,000 tons of pelagic fish processed annually in fishmeal factories, more than half is supplied by migrant fishermen. At the microeconomic level, the fishmeal industries generate an improvement in the operating accounts of the fisheries, as they ensure the sale of the catches at more remunerative prices than on the local market. However, analyzed on a larger scale, the fishmeal industries create real tensions on the food security of West African countries, knowing that small pelagics constitute the main source of animal protein in Senegal and Gambia, where they have been overexploited for some years now. In addition, they deprive access to artisanal processing of their raw material. All these elements raise the question of the urgent need to regulate the catches of migratory fisheries at the regional level and to drastically reduce the share allocated to the processing of fishmeal for the benefit of local consumption.

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