Les routes forestières au Québec : Les impacts environnementaux, sociaux et économiques

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1 septembre 2005

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Laurence Bourgeois et al., « Les routes forestières au Québec : Les impacts environnementaux, sociaux et économiques », VertigO - la revue électronique en sciences de l’environnement, ID : 10.4000/vertigo.4352


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Au Québec, le nombre de kilomètres de routes forestières construites chaque année ne cesse d’augmenter. Les facteurs tant écologiques que socio-économiques, liés à cette construction effrénée de routes sont déjà abordés aux États-Unis et dans d’autres provinces canadiennes, mais très peu considérés au Québec. Nous évaluons ici l’ensemble des effets dans un contexte québécois et proposons des pistes de solutions à l’approche utilisée aujourd’hui. Sur le plan écologique, les effets sont principalement la destruction et la fragmentation des habitats, la mortalité due aux collisions avec les véhicules, la modification du comportement animal, l’altération de l’environnement physique et chimique, la propagation d’espèces exotiques et l’utilisation anthropique croissante du territoire. De plus, le développement rapide du réseau routier dans des régions éloignées élimine les opportunités de protéger des territoires intacts et des forêts vierges. Du point de vue socio-économique, les intérêts économiques liés à l’industrie forestière sont pratiquement les seuls pris en compte. Le vaste réseau de chemins forestiers rend accessible tous les territoires, créant parfois des conflits avec les autres utilisateurs du milieu et rendant plus difficile la gestion des ressources fauniques. Le maintien des valeurs culturelles, notamment pour les communautés autochtones, est également un enjeu. Au plan strictement économique, il faut intégrer les externalités dans les coûts et avantages liés à l’utilisation du territoire et de ses ressources, afin de faire des choix objectifs et éclairés quant à la meilleure utilisation qui soit aux plans écologique, économique, social et culturel. Cela inclut notamment la prise en compte des fonctions écologiques du territoire et les retombées économiques à long terme, liées au récréotourisme. Parmi les solutions suggérées, il apparaît tout d’abord impératif de diminuer la construction de routes et de protéger de vastes territoires encore intacts. Pour ce qui est du réseau routier déjà existant, différentes mesures sont proposées afin d’atténuer les impacts : fermer et reboiser certaines routes, limiter l’accès, ériger certaines structures afin de permettre à la faune de traverser les routes indispensables et d’assurer la connectivité des habitats. Parallèlement à ces initiatives, des programmes de recherche et d’éducation devraient être entrepris. En outre, des modifications aux lois existantes sont requises, tout comme l’élaboration de politiques ou de stratégies gouvernementales visant spécifiquement la gestion durable des réseaux routiers. Le Québec est en retard. Il doit changer d’approche dans sa gestion du réseau routier et prendre des mesures appropriées en s’inspirant des stratégies adoptées ailleurs.

In Quebec, the kilometers of forest roads built per year are consistently increasing despite the fact that they have important ecological and socio-economic impacts. While such factors are being considered in the United States and other Canadian provinces, they remain ignored in Quebec. It is thus our goal to evaluate the effects of roads within a context applicable to Quebec and propose a series of solutions to those approaches used today. On an ecological scale, the effects of roads include the destruction and fragmentation of habitat, mortality due to vehicle collisions, animal behavioural changes, physical and chemical environmental changes, introduction of exotic species, and increased human access to the territory. Furthermore, opportunities for conservation are rendered difficult due to the rapid development of forest routes and the access they grant to intact, remote and unexploited territories. From a socio-economic perspective, the effects of roads are currently considered primarily for the economic interests of the government and forest industries. However, the vastness of the forest road network increases accessibility and can therefore create conflicts between various user groups thus complicating the management of forest resources. Cultural values, especially those of the indigenous communities are also at stake. From an economics point of view, it is important to integrate external costs and advantages tied to the various user groups in the territory and its resources in order to objectively and fairly assess priority activities whether they are ecologically, socially or culturally based. This would notably include the ecological role of the territory and the economic costs associated with the long term advantages of recreotourism. Among the suggested solutions, it appears imperative to reduce the construction of roads and protect those territories which remain intact. Different measures can also be proposed to diminish the effects of the existing road networks including: closing and reforesting certain routes, limiting access, constructing animal passages and ensuring habitat connectivity. Research and education programs should also be initiated in parallel to these measures as well as modifying political and governmental strategies and laws to target sustainable road management. Quebec is late in these initiatives and needs to take the necessary steps toward sustainable road management using as inspiration the strategies adopted elsewhere.

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