Changements techniques et dynamique d’innovation agricole en Afrique Sahelienne: le cas du Zaï mécanisé au Burkina Faso et de l’introduction d’une cactée en Ethiopie

Fiche du document

Date

20 décembre 2008

Discipline
Type de document
Périmètre
Langue
Identifiant
Relations

Ce document est lié à :
info:eu-repo/semantics/reference/issn/1492-8442

Organisation

OpenEdition

Licences

https://creativecommons.org/licenses/by-nc-nd/4.0/ , info:eu-repo/semantics/openAccess




Citer ce document

Danièle Clavel et al., « Changements techniques et dynamique d’innovation agricole en Afrique Sahelienne: le cas du Zaï mécanisé au Burkina Faso et de l’introduction d’une cactée en Ethiopie », VertigO - la revue électronique en sciences de l’environnement, ID : 10.4000/vertigo.7442


Métriques


Partage / Export

Résumé Fr En

En Afrique, 45% du territoire est situé dans des régions où l’agriculture pluviale est fragilisée par les sécheresses récurrentes. Au Burkina Faso, la dégradation des sols peut être limitée grâce à la technique du Zaï, technique manuelle traditionnelle très exigeante en main d’œuvre (300h/ha). La mécanisation de l'opération permet de passer à 40h/ha. L’amélioration de la technique touche aujourd’hui plusieurs centaines de fermes et d’artisans dans une vingtaine de villages du nord du Burkina Faso. Une cactée (Opuntia ficus-indica Mill) originaire du Mexique a été introduite accidentellement il y a moins de 20 ans en dans la province aride du Tigray au le nord de l’Ethiopie. Dans un délai très court, des modes de culture, d’utilisation et de transformation des différents produits de Opuntia ont fait l’objet d’améliorations techniques permettant d’améliorer l’alimentation humaine et animale et les revenus en période de soudure (juillet-septembre). Ces progrès ont été, au départ, initiés par la recherche agricole locale mais une rapide montée en puissance a été opérée grâce à une collaboration multi acteurs impliquant notamment les utilisateurs de ces techniques notamment les agriculteurs eux mêmes. Les deux expériences ont été présentées à la conférence AIDA : « Agricultural Innovation in Dryland Africa » (http://inco-aida.cirad.fr ) tenue à Accra (Ghana), 22-24 janvier 2007, qui a permis un premier inventaire d’études de cas d’amélioration agricole en Afrique sahélienne. Le principal enseignement de la conférence, illustré par ces deux études de cas, est que dans les conditions d’une grande variabilité spatiale et temporelle des facteurs environnementaux et humains, l’innovation agricole est un processus dynamique, complexe et interactif, en rupture avec les démarches linéaires de transfert de technologie majoritairement pratiqués depuis 40 ans. Les méthodes et les approches qui permettent d’intégrer cette complexité sont aujourd’hui au centre des débats afin de permettre l’appropriation par les acteurs donc accroitre l’impact des améliorations technologiques et leur pérennisation dans des contextes où les marges de manœuvre économique et climatiques sont très réduites.

In Africa, 45% of the land is located in regions where rainfed agriculture is weakened by recurrent droughts. In Burkina Faso, soil degradation can be limited by the Zaï technique, which is a very labour-intensive traditional, manual technique (300 h/ha). By mechanizing the operation it only takes 40 h/ha. Today, several hundred farms and craftsmen in around twenty villages in northern Burkina Faso are benefiting from the improved technique. A cactus (Opuntia ficus-indica Mill), which originates from Mexico, was accidentally introduced less than 20 years ago in the arid province of Tigray in northern Ethiopia. Within a very short time, ways of growing, using and processing the different products derived from Opuntia have been technically developed, leading to better human and animal nutrition, and income during lean periods (July-September). At the outset, this progress was initiated by local agricultural research, but it was rapidly boosted by multi stakeholder collaboration, notably involving users of the techniques, particularly farmers themselves. These two cases were presented at the AIDA conference (Agricultural Innovation in Dryland Africa) (http://inco-aida.cirad.fr ) held in Accra (Ghana), 22-24 January 2007, which enabled the first inventory of agricultural improvement case studies in Sahelian Africa. The main lesson learnt from the conference, illustrated by these two case studies, was that under conditions of considerable spatial and temporal variability in environmental and human factors, agricultural innovation is a dynamic, complex and interactive process and a complete break from the linear technology transfer approaches mostly taken in the last 40 years. Today, the methods and approaches whereby this complexity can be integrated are at the heart of the debate, so that technological improvements can be appropriated by the stakeholders, their impact increased, and their durability ensured in contexts with very little economic and climatic room for manoeuvre.

document thumbnail

Par les mêmes auteurs

Sur les mêmes sujets

Sur les mêmes disciplines

Exporter en