Une « éthique du paysage » est-elle souhaitable ?

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7 avril 2010

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Anne Sgard, « Une « éthique du paysage » est-elle souhaitable ? », VertigO - la revue électronique en sciences de l’environnement, ID : 10.4000/vertigo.9472


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 « Le paysage est indissolublement, comme tout espace public, une question politique et sensible » écrit J.M. Besse. Il ne se résume plus à des « sites », naturels ou ruraux, depuis longtemps codifiés et signalés dans les guides, il a conquis l’ordinaire, le banal, le quotidien, il est dynamique, modifié constamment en fonction de notre regard ; ce paysage, objet politique, appartient à tous, chacun a droit de regard et chacun par ses actes intervient sur la matérialité du paysage de tous. L’impossibilité à identifier des normes applicables au paysage semble aller de soi: qui a légitimité à dire ce que doit être le paysage ? Le paysage renvoie à des valeurs, des pratiques, des préférences ; on observe alors un récurrent appel à l’éthique. Une « éthique du paysage » est-elle souhaitable pour autant? Elle semble indispensable dans la mesure où le périmètre et la définition du débat sur le paysage déterminent qui a droit de parole ; sans exigence éthique le paysage peut servir l’exclusion, le repli, la ségrégation. Mais ne pouvant passer par des normes et des préconisations d’intervention sur la matérialité du paysage, elle trouve son champ d’action dans la problématique de la participation et la définition collective de ce que nous avons en commun, dont nous sommes responsables et que nous voulons transmettre. Derrière le paysage consensuel, vitrine de projet de territoire, peut se révéler un objet de débat dérangeant quand on pose la question « pour qui ? ».

 “The landscape is indissolubly, as any public space, a political and sensitive question” writes J.M. Besse. Landscape doesn’t amount any more to natural or pastoral sites, codified and recommended in guides, it has conquered the ordinary environment, the everyday life; landscape is changing, constantly modified according to our way of seeing. This landscape, as political object, belongs to all, everyone is entitled to glance and everyone intervenes on the materiality of our common landscape. The impossibility to identify standards applicable to the landscape has been pointed out: who has legitimacy to say what the landscape ought to be? From then on, we observe recurring calls for ethics.Is an "ethics of the landscape" to be hoped? Ethics seems essential as far as the definition of the debate on the common determines who is entitled to take part; without ethical demand the landscape can serve withdrawal, exclusion and segregation. Ethics cannot consist in standards of intervention; it may concern the field of the participation and the collective debate on what we have in common, for whom we are responsible and what we want to pass on. Beyond the consensual landscape, the showcase for political projects, the landscape can turn out to be disturbing when we ask the question “for whom?”

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