21 avril 2010
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Julie Gobert, « Éthique environnementale, remédiation écologique et compensations territoriales : entre antinomie et correspondances », VertigO - la revue électronique en sciences de l’environnement, ID : 10.4000/vertigo.9535
La construction ou l’extension d’une infrastructure « impactante » peut justifier l’application négociée (ou non) de mesures de compensation. On en dénombre deux types principaux : les compensations écologiques, qui découlent de législations et conditionnent l’obtention des permis de construire et les compensations territoriales (ou socio-environnementales), qui se veulent plus inclusives. Or la légitimité du principe de remédiation environnementale est l’une des questions les plus débattues par l’éthique environnementale, car la compensation écologique sous-tend que l’homme se considère en capacité de recréer à l’identique un milieu qu’il a détruit. La compensation territoriale n’est pas moins contestée, parce qu’elle serait un moyen d’acheter le silence des riverains par l’octroi de mesures économiques. Toutefois le réagencement des compromis compensatoires et l’intégration de nouveaux acteurs dans les phases de concertation préalables obligent à ré-envisager les principes éthiques sous-jacents. L’approche qui prévaut désormais se veut plus respectueuse des exigences du développement durable. Le contrat compensatoire prend en compte un système territorial dans ses multiples dimensions. L’interaction entre nature et hommes est pensée comme une entreprise coopérative, où la restauration de la justice concerne aussi bien les riverains humains que non humains. Nonobstant, les questions d’interaction entre différentes échelles et d’accaparement du pouvoir dans le processus décisionnel restent irrésolues.