15 mai 2012
Ce document est lié à :
info:eu-repo/semantics/reference/issn/2117-4148
Ce document est lié à :
info:eu-repo/semantics/reference/issn/1950-568X
All rights reserved , info:eu-repo/semantics/openAccess
Gerry McGoldrick, « D’Annie Laurie à Lady Madonna : un siècle de reprises au Japon », Volume !, ID : 10.4000/volume.1026
L’album de reprises étrangères au Japon semble être né, comme phénomène populaire, avec la version de 1928 de My Blue Heaven par Futamura Teiichi. Des chansons occidentales agrémentées de nouvelles paroles étaient certainement chantées dans les salles d’avant-garde de Tokyo à la fin des années 1910, et les mélodies folkloriques et populaires occidentales furent quant à elles utilisées dès les années 1880 dans les manuels scolaires japonais du primaire. Cependant, au début des années 1970, l’album de reprises cessa d’exister en tant que forme commerciale importante, ayant été remplacé par des musiques populaires autochtones, toujours influencées par celles venues d’Occident. Cet article propose une brève enquête sur l’ère de la reprise au Japon, et se concentre plus spécifiquement sur les albums de reprises des périodes d’avant et d’après-guerre. Dans les recherches actuelles sur les musiques populaires, les paroles reçoivent peu d’attention ; néanmoins, en ce qui concerne les reprises, l’examen diachronique des changements dans les pratiques de traduction des paroles se révèle très profitable. Les concepts de traductions « ciblistes » et « sourcières », empruntés au champ de la traductologie, permettent de mettre en évidence la manière dont la culture occidentale est présentée et reçue dans le Japon d’avant et d’après-guerre. J’établis un lien entre le tournant culturel radical qui suit au Japon la Seconde Guerre mondiale et les différences entre les reprises des deux périodes, et je propose quelques hypothèses pour expliquer la fin du succès populaire du phénomène.