14 juin 2024
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« Quand les déchets résistent », Calenda, le calendrier des lettres, des sciences humaines et des sciences sociales, ID : 10.58079/11twl
Les déchets, par les enjeux environnementaux, sociaux, politiques ou économiques qu’ils posent, par les éléments qui les composent, peuvent se penser comme ce qui résiste, ce qui oppose une force contraire ou contraignant l’action. Sans être toujours formulée en tant que telle, la résistance a souvent été utilisée comme grille de lecture pour rendre compte de la dimension conflictuelle des déchets, qu’il s’agisse de mobilisations de collectifs contre des installations de traitement à l’origine de nuisances et de pollutions, ou de celles de travailleurs des déchets revendiquant de meilleures conditions de travail ou simplement la possibilité d’exercer leur métier. Le terme « résistance », par sa capacité d’évocation et de figuration, offre une pluralité d’acceptions sur lesquelles le présent appel propose de prendre appui afin d’ouvrir un questionnement collectif et un dialogue interdisciplinaire sur ce qui fait obstacle dans la prise en charge des déchets et dans les déchets eux-mêmes. Dans cette optique, les participant.e.s sont invité.e.s à se saisir des déchets comme d’un champ d’action individuelle ou collective, privée ou publique, où s’exprime une volonté de « faire avec » et « autrement », ou, au contraire, une volonté de résister à ce faire « autrement »’ ou un état de fait (lié à des propriétés ou un mode d’organisation) qui entrave ce faire « autrement ». Il s’agit donc moins de distinguer ce qui relève des « formes collectives de contestation », des « formes individuelles de résistances », que de travailler sur les résistances d’un système technique à sa propre transformation et sur la diversité et pluralité des formes de résistance.