17 mars 2022
Ce document est lié à :
info:eu-repo/semantics/reference/issn/2107-5646
info:eu-repo/semantics/openAccess , https://creativecommons.org/publicdomain/zero/1.0/
« Crimes féminins entre histoire et littérature du Moyen Âge à l’époque moderne (France-Italie) », Calenda, le calendrier des lettres, des sciences humaines et des sciences sociales, ID : 10.58079/18j8
Les études sur la présence des femmes dans le droit pénal relèvent souvent un paradoxe : les femmes ont beau ne représenter qu’une infime partie des statistiques criminelles, leurs crimes pâtissent d’une forte charge symbolique qui mène à la constitution d’archétypes-repoussoirs. De l’empoisonneuse à l’enfanticide en passant par la maquerelle, la sorcière ou la femme adultère, ces stéréotypes s’appuient sur – et contribuent à renforcer – une essentialisation des caractères féminins. Dans ce contexte, la foule des femmes criminelles que l’on retrouve dans la littérature – des fabliaux médiévaux aux nouvelles et pièces théâtrales de l’époque moderne – apparaît autant comme la traduction sur le papier de phénomènes sociaux diffus que comme une étape de l’élaboration des archétypes, influençant à son tour l’écriture de la loi et la pratique quotidienne de la justice.