Programme et invention dans l’art de la Renaissance

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15 avril 2005

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Résumé 0

La question du programme iconographique a été au cœur des réflexions de l'iconologie depuis la fin du XIXe siècle. On a cherché, pendant longtemps, à trouver la clé d'explication d'un grand nombre de cycles peints de la Renaissance et de l'âge classique et à établir les liens que ces décors pouvaient entretenir avec la culture de leur époque ou avec les intentions plus ou moins masquées de leurs commanditaires (on peut naturellement citer les célèbres analyses de Warburg sur le palais Schifanoia de Ferrare ou de Panofsky sur la Camera di San Paolo de Corrège, à Parme). Mais, plus récemment, on s'est attaché à mieux définir la façon dont les peintres et les lettrés faisaient naître les différentes allégories ou les scènes qui composaient ces ensembles de sculptures, de fresques ou de toiles. Les recherches de Julian Kliemann sur la Salle des Cent Jours, à la Chancellerie, ont bien montré que la notion de programme, telle qu'on l'entendait généralement, rendait assez mal compte de ce travail. En effet, le peintre ne se contentait pas d'illustrer un texte préétabli et cohérent, il y avait un échange complexe de dessins, d'inventions, sous forme orale et écrite, entre l'artiste et son conseiller. On a commencé aussi à s'intéresser aux modèles rhétoriques (l'ekphrasis, l'art de la mémoire) qui présidaient à ces entreprises. Ce colloque aurait donc pour but de permettre une nouvelle réflexion sur les conditions d'élaboration des décors peints ou sculptés, profanes et sacrés, du XVe au début du XVIIe siècle. Il s'agirait, tout d'abord, de réfléchir à la construction de ce qu'on appelle un programme, en partant des quelques textes de ce type qui subsistent (ceux d'Annibal Caro, de Vasari ou de Jacopo Zucchi, par exemple). On pourrait, de ce point de vue, comparer l'ordre et le type de cohérence de ces écrits avec ceux des interprétations de l'iconologie contemporaine. Cette question devrait également être abordée avec l'aide des spécialistes de la littérature et de la rhétorique de ces périodes. Il faudrait aussi élargir l'enquête sur les rapports entre peintres et lettrés en montrant, par exemple, comment le peintre infléchissait les instructions qu'on lui donnait ou comment le lettré pouvait contrôler le travail de l'artiste. Comme l'a bien montré Robert Klein, cette rencontre entre l'art et le langage a des conséquences profondes sur les œuvres qui en sont le produit, sur lesquelles il conviendrait peut-être de s'interroger à nouveau. Dans le cadre de cette rencontre, on aimerait donc confronter un certain nombre d'études de cas concrets (sur certains iconographes et leurs méthodes de travail, sur certains cycles) et des réflexions plus générales sur l'interprétation, sur la symbolique, mais aussi sur les conditions concrètes d'élaboration de ces grands décors.

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