La citoyenneté comme horizon : Destin commun, demande sociale et décolonisation de l’école en Nouvelle-Calédonie aujourd’hui

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2009

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Anthropologie et Sociétés ; vol. 33 no. 2 (2009)

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Marie Salaün et al., « La citoyenneté comme horizon : Destin commun, demande sociale et décolonisation de l’école en Nouvelle-Calédonie aujourd’hui », Anthropologie et Sociétés, ID : 10.7202/039298ar


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La Nouvelle-Calédonie contemporaine présente une situation quasi-expérimentale pour la recherche. Engagée dans un processus de décolonisation original, elle doit connaître d’ici une dizaine d’années l’émergence d’une citoyenneté néo-calédonienne transcendant, dans un destin commun, les clivages ethniques nés de la colonisation. En tant qu’une des sources des inégalités que l’actuel rééquilibrage entre communautés tente de pallier, l’institution scolaire a été au coeur de la revendication indépendantiste kanak depuis trente ans. L’article présente quelques résultats des premières enquêtes auprès de parents dont les enfants suivent l’enseignement Langues et culture kanak, tel qu’il est inscrit dans les nouveaux programmes, désormais locaux et non plus nationaux depuis 2005. La récente prise en compte des langues kanak rencontre une certaine adhésion qui outrepasse les frontières entre communautés, la pratique d’une langue vernaculaire étant vue comme un moyen d’affirmer son appartenance au « local ». Que nous disent les évolutions de la demande sociale face à une école nouvellement plurilingue, symbole du vivre-ensemble particulier que les Néo-Calédoniens se sont engagés à définir?

The situation in contemporary New Caledonia could be described as almost experimental. The territory is engaged in an innovative process of decolonisation and, within the next ten years or so, should witness the emergence of a New Caledonian citizenship, transcending the ethnic divisions engendered by colonisation through the elaboration of a « common destiny ». As a breeding ground for the inequalities which the current re-balancing process is attempting to alleviate, the educational system has been a key focus for Kanak independence movement demands over the last thirty years. This article presents some data from the first inquiries with parents whose children are involved in Kanak languages and culture classes, which have been included in the new curriculum, no longer national but local, since 2005. This recent inclusion seems to have encountered some forms of support which override community boundaries, since speaking a vernacular language is seen as a way of asserting one’s membership in a truly « local » community. What can we learn from developments in the social demand regarding a new multilingual educational system of interethnic coexistence that New Caledonians are committed to define?

La Nueva-Caledonia contemporánea presenta una situación cuasi-experimental para la investigación. Comprometida en un proceso de descolonización original, deberá conocer dentro de unos diez años el surgimiento de una ciudadanía neo-caledoniense que trascienda, en un destino común, las divisiones étnicas originadas por la colonización. En tanto que fuente de desigualdades que el actual reequilibrio entre comunidades trata de paliar, la institución escolar ha estado en el centro de la reivindicación independentista kanac desde hace treinta años. Este artículo presentará algunos resultados de las primeras encuestas entre los padres de familia cuyos hijos siguen los cursos de Lenguas y cultura kanac, tal y como lo prescriben los nuevos programas, que desde 2005 son locales y no nacionales. Veremos que la reciente consideración de las lenguas kanak encuentra una cierta adhesión que rebasa las fronteras entre comunidades, el uso de una lengua vernácula se percibe como una manera de afirmar la membresía a lo « local ». ¿Qué significan las transformaciones de la petición social frente a una escuela plurilingüe, símbolo de cohabitación particular que los Neo-caledonienses se han comprometido con definir?

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