2002
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Cahiers québécois de démographie ; vol. 31 no. 1 (2002)
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Ronald Lebeau et al., « Nouveaux arrivants de 1989, langue et mobilité professionnelle sur le marché du travail de Montréal : une approche longitudinale », Cahiers québécois de démographie, ID : 10.7202/000424ar
L’établissement économique des nouveaux arrivants est souvent perçu comme un effet de leur capacité de parler la langue du pays d’accueil. Cette hypothèse, simple et intuitive, doit maintenant être démontrée : la plupart des études n’établissent pas de relation entre la langue et la situation sur le marché de l’emploi. De plus, la recension des écrits ne nous fournit pas toujours des preuves empiriques et solides de l’effet des habiletés linguistiques. Cet article vise à réexaminer cette question. L’examen est centré sur les trois premières années d’établissement seulement, et repose sur un échantillon pris dans une région bilingue afin de distinguer l’effet de la maîtrise des langues de l’effet social de la langue. La langue a-t-elle des effets sur la mobilité professionnelle (temps mis pour accéder à un emploi et durée de séjour en emploi) ? Elle a un effet sur la mobilité, mais qui se modifie selon le rang de l’emploi : elle écourte le séjour dans le premier emploi et allonge la durée du troisième. La nature de l’effet se modifie également avec le temps : si les compétences linguistiques en soi semblent jouer un rôle au début, cet effet disparaît plus tard pour faire place à l’effet social de la langue.