Les sciences sociales contemporaines et le problème de la normativité

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1987

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Sociologie et sociétés ; vol. 19 no. 2 (1987)

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Michel FREITAG, « Les sciences sociales contemporaines et le problème de la normativité », Sociologie et sociétés, ID : 10.7202/001266ar


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Dans la foulée d'une certaine crise épistémologique et théorique du positivisme (sa méthodologie se porte bien, Dieu merci!), on a pu assister depuis une dizaine d'années à un regain de popularité et de légitimité "scientifique" des différentes problématiques "compréhensives" dans les sciences sociales. Mais en insistant sur la "dimension significative" et "subjective" de l'action, ces approches "interprétatives" font resurgir au centre des préocupations épistémologiques le problème de la normativité immanente à l'objet d'étude, aussi bien que celui de l'implication "idéologique" des sciences humaines. La question est donc maintenant de savoir dans quelle mesure lesdites sciences humaines sont prêtes à assumer théoriquement cette double dimension, objective et subjective, de leur pratique cognitive comprise comme rapport critique à la société, et elle est du même coup de savoir si elles disposent d'un modèle adéquat pour reconnaître cette dimension normative en sa spécificité ontologique et épistémologique. C'est un tel modèle que voudrait esquisser philosophiquement le présent article, pour en dégager quelques idées directrices touchant à une réorientation pédagogique, à caractère non dogmatique mais réflexif, de la tâche normative qui échoit aux sciences humaines dans la société contemporaine.

Following in the wake of a certain epistemological and analytical crisis in positivism (its methodology is mercifully in good shape), a revival in the popularity and "scientific" legitimacy of various "comprehensive" analytical approaches in the social sciences has been witnessed over the last ten years. However, by insisting on the significant subjective dimension of action, these interpretive approaches have brought the problem of normativity inherent in the research object, as well as the problem of the "ideological" implication of the human sciences, back into the centre of epistemological preoccupations. The question now is to know to what extent the so-called human sciences are prepared to accept, from a theoretical point of view, this dual objective and subjective dimension of their cognitive practice, seen in critical relationship with society. It is also a question as to whether the human sciences have at their disposal an adequate model for recognizing this normative dimension in its ontological and epistemological specificity. This paper sets out to outline just such a model from a philosophical point of view in order to identify some main ideas relating to a pedagogical réorientation, introspective rather than dogmatic, of the normative task which has fallen to the human sciences in contemporary society.

En la multitud de una cierta crisis epistemológica y teórica del positivismo (i su metodología está muy bien gracias a Dios!) hemos podido asistir desde hace unos diez años a un renuevo de popularidad y de legitimidad "científica" de las diferentes problemáticas "comprensivas" en ciencias sociales. Pero insistiendo sobre la "dimensión significativa" y "subjectiva" de la acción estos planteamientos "interpretativos" hacen resurgir al centro de las preocupaciones epistemológicas el problema de la normatividad inmanente al objeto de estudio asi como también aquel de la implicación de las ciencias humanas. La cuestión ahora es saber en que medida las dichas ciencias humanas están preparadas para asumir teóricamente esta doble dimensión objetiva y subjetiva de su práctica cognitiva comprendida como relaciones críticas con la sociedad y al mismo tiempo saber si disponen de un modelo adecuado para reconocer esta dimensión normativa en su especificidad ontológica y epistemológica. Este es el modelo que quiere esbozar filosóficamente el presente artículo con el fin de retirar algunas ideas directoras que tienen relación con una reorientación pedagógica con un carácter no dogmático sino más bien reflexivo de la tarea noimativa que corresponde a las ciencias humanas en la sociedad contemporánea.

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