Vers une colonisation génétique de la médecine?

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1996

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Sociologie et sociétés ; vol. 28 no. 2 (1996)

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Claire JULIAN-REYNIER et al., « Vers une colonisation génétique de la médecine? », Sociologie et sociétés, ID : 10.7202/001368ar


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Parce qu'elle constitue l'archétype d'une innovation en train de se faire et que son extension aux facteurs de risque des principales pathologies de l'adulte n'obéit pas encore à une trajectoire claire, la génétique médicale constitue un objet de recherche privilégié pour une approche en sciences sociales visant à dépasser la dialectique mécaniste entre offre et demande des modèles économiques et sociologiques traditionnels. Cet article est consacré plus particulièrement à l'émergence des consultations de génétique en cancérologie, il est articulé autour de quatre champs principaux où sont susceptibles de se nouer des configurations d'acteurs, pour l'instant encore largement indéterminées, mais qui semblent déterminantes pour l'avenir et la portée du développement de cette activité. Le premier est celui des modes d'articulation entre activité clinique d'oncogénétique et recherche biologique " fondamentale ", le deuxième est celui de la frontière entre une activité demeurant restreinte et un éventuel " dépistage " beaucoup plus généralisé de facteurs de risque génétiques en population, frontière dont la délimitation dépendra directement des possibilités d'interventions à visée préventive, le troisième est celui des modes de spécialisation de l'oncologie génétique dans l'ensemble des disciplines médicales préexistantes, et enfin le dernier est celui de l'impact possible de la " médecine prédictive " sur les mécanismes d'assurance collectifs qui président actuellement à la gestion du risque-maladie en France comme au Canada.

Because it constitutes the archetype of an innovation now taking place and because its extension to risk factors in the principal adult pathologies does not as yet follow any clear trajectory, medical genetics is an object of research particularly appropriate for a social sciences approach seeking to go beyond the mechanistic dialectics of supply and demand provided by traditional economic and sociological models. Dealing more specifically with the emergence of genetic consultations in cancerology, this paper is centered on four main areas in which different configurations of actors are likely to appear, still mostly undetermined but which would seem to have a decisive role in the future and the degree of development of this activity. The first is the type of links between clinical activity in oncogenetics and "fundamental" biological research, the second is the frontier between an activity which remains uncommon and the eventual "detection" on a much larger scale of genetic risk factors in the population, a frontier whose limits will directly depend on the possibility of interventions of a preventive nature. The third area relates to the modes of specialization in genetic oncology within the whole of already existing medical disciplines, and finally the last is the possible impact of "preventive medicine" on mechanisms of group insurance which now preside over the risk management of illness in France as in Canada.

Puesto que la genética médica constituye el arquetipo de una innovación en curso y cuya extensión a los factores de riesgo de las principales patologías del adulto no responde aún a una trayectoria clara, la genética médica constituye un objeto de investigación privilegiado para una perspectiva de las ciencias sociales que apunte a superar la dialéctica mecanicista de la oferta y la demanda propia de los modelos económicos y sociológicos tradicionales. El presente artículo, que aborda más precisamente la emergencia de las consultaciones genéticas en oncología, se articula alrededor de cuatro campos principales donde son susceptibles de entrelazarce configuraciones de actores, por el momento ampliamente indeterminados, pero que parecen decisivas para el futuro y para el alcance de esta actividad. El primero es el de los modos de articulación entre actividad clínica de oncogenética e investigación biológica " fundamental ". El segundo, el de la frontera entre una actividad que sigue siendo restringida y un eventual diagnóstico precoz mucho más generalizado de los factores de riesgo genéticos de la población, frontera cuya determinación dependerá directamente de las posibilidades de intervenciones a carácter preventivo. El tercero es él de los modos de especialización de la oncología genética en el conjunto de las disciplinas médicas preexistentes y, finalmente, él del impacto posible de la " medicina preventiva " sobre los mecanismos de seguros colectivos que rigen actualmente la gestión del riesgo inherente a la enfermedad en Francia y en Canadá.

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