1997
Ce document est lié à :
Meta : Journal des traducteurs ; vol. 42 no. 4 (1997)
Tous droits réservés © Les Presses de l'Université de Montréal, 1997
José Antonio Cordón García, « La traducción en España (1987-1993) », Meta: Journal des traducteurs / Meta: Translators’ Journal, ID : 10.7202/002806ar
La traduction, qu'elle soit littéraire ou techni-co-scientifique, est une activité essentielle pour le développement, la diffusion et la promotion de la connaissance. En Espagne, elle représente, depuis des années, autour de 25 % de la production écrite totale. Cependant, l'espagnol, comme langue de départ, fait piètre figure: la possibilité qu'un ouvrage rédigé en castillan soit traduit dans une autre langue est de un sur 100, alors qu'un ouvrage provenant du monde anglo-saxon ou francophone a une chance sur quatre d'être traduit vers l'espagnol. Tous domaines confondus, la majorité des traductions viennent de l'anglais (50 %), le français vient ensuite (15-20 %, avec une tendance à la baisse), l'allemand suit (10 % environ) et l'italien (8 %). Les autres langues (grec, russe, portugais, etc.) ne dépassent jamais 1 % du nombre total des traductions. Enfin, il faut souligner la contradiction entre le volume de traduction exécuté vers ïespagnol et le peu d'intérêt que les ouvrages en espagnol semblent susciter dans le reste du monde, bien qu'il existe plus de 300 millions de locuteurs espagnols à travers le monde. Les responsables politiques et culturels espagnols sont négligents lorsqu'il s'agit de promouvoir l'espagnol en dehors de l'Espagne. Si la situation ne change pas, l'Espagne restera un pays importateur de produits culturels sans jamais atteindre une diffusion respectable de ses propres produits culturels.