Émotions fortes et constructionnisme faible

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1999

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Philosophiques ; vol. 26 no. 1 (1999)

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Luc Faucher, « Émotions fortes et constructionnisme faible », Philosophiques, ID : 10.7202/004921ar


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De l'avis de plusieurs, il existe une tension entre le modèle « naturaliste » des émotions qui inspire les psychologues évolutionnistes et le modèle des constructionnistes sociaux. D'un côté, il semble que les émotions sont innées, rigides et panculturelles ; de l'autre, elles sont conçues comme des artefacts culturels, changeant au gré des arrière-plans culturels. Nous examinons chacune des deux approches et montrons que l'approche naturaliste n'est pas incompatible avec une forme de constructionnisme faible, en ce que la première peut tenir compte d'un certain degré de plasticité. Nous soutenons qu'en fait les deux courants devraient être vus comme offrant des points de vue différents, mais complémentaires, sur les mêmes phénomènes. Cependant, une part du domaine des émotions étudiée par les constructionnistes échappe aux efforts d'intégration. Une façon de remédier à la situation est de proposer un réaménagement conceptuel du domaine. Par exemple, Griffiths (1990, 1997) propose que la solution passe par l'élimination du concept d’« émotion ». Quoique notre investigation des différentes formes d'émotions suggère un certain scepticisme concernant l'utilité théorique du concept d’« émotion », nous croyons qu'il est trop tôt pour en annoncer la mort.

According to many, there is an incongruity between the naturalist's model of emotions that inspired the evolutionary psychologists and the social constructionist's model. In brief, the naturalists propose that emotions are innate, rigid and pancultural ; whereas the social constructionists believe that emotions are cultural artefacts without any biological reality. We examine each approach and show that the naturalists' view is not incompatible with a weak form of constructionism. We argue that in fact the two positions should be considered as offering different but complementary views of the same phenomena. However, a part of the domain of emotions studied by the social constructionists escapes the attempt at integration. One way to solve this problem is to reconfigure the domain. Griffith (1990, 1997) proposed to do so by eliminating the concept of “emotion”. Our investigation of different forms of emotions suggests that if scepticism concerning the theoretical utility of the concept of “emotion” is grounded, it is still too early to proclaim its death.

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