2000
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Philosophiques ; vol. 27 no. 2 (2000)
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Philip Pettit, « Le non-conséquentialisme et l'universalisabilité », Philosophiques, ID : 10.7202/004968ar
Si les non-conséquentialistes veulent adhérer à l'exigence d'universalisabilité, alors ils devront adopter une prise de position étonnamment relativiste. Non seulement vont-ils affirmer, dans une veine familière, que les prémisses invoquées dans l'argumentation morale n'ont de force que relative à l'agent, c'est-à-dire qu'elles peuvent impliquer l'usage d'un indexical — comme dans la considération que cette option-ci ou celle-là favoriserait mes engagements, me délesterait de mes devoirs ou bénéficierait à mes enfants — et qu'elles ne peuvent fournir de raisons qu'à l'agent indexicalement pertinent, moi-même en l'occurrence. Ils devront aussi interpréter la considération invoquée dans les conclusions morales typiques, selon laquelle telle ou telle option est juste ou devrait être choisie ou peu importe, comme n'ayant elle-même qu'une force relative à l'agent.