2000
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Théologiques ; vol. 8 no. 1 (2000)
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Pierre Boglioni, « L'Église et la divination au Moyen Âge, ou les avatars d'une pastorale ambiguë », Théologiques, ID : 10.7202/005001ar
Le christianisme condamna dès les premiers siècles, surtout après Saint-Augustin, toute forme de divination : l’oniromancie, la bibliomancie ettoutes autres techniques traditionnelles, qui semblaient trop entachées depaganisme. Dans la pratique, toutefois, l’Église fut beaucoup plus tolérante,lorsque ces mêmes pratiques étaient utilisées dans un contexte qu’elleconsidérait sans danger théologique ou pastoral. Le recours à la divinationdevenait ainsi un outil discrétionnaire de contrôle, notamment par rapportà la divination populaire. Par un choix très différent, l’Islam considéra lestechniques divinatoires comme une branche des sciences profanes, qui nemenaçaient en rien la religion et que ses fidèles pouvaient pratiquerlibrement.