2003
Ce document est lié à :
Politique et Sociétés ; vol. 22 no. 2 (2003)
Tous droits réservés © Société québécoise de science politique, 2003
Irène Herrmann, « Dire ou ne pas dire ? L’histoire et la gestion des conflits à l’exemple de la guerre civile Suisse de 1847 », Politique et Sociétés, ID : 10.7202/007874ar
Cet article analyse la gestion mémorielle de la guerre civile du Sonderbund qui, en 1847, constitua le creuset de la Suisse contemporaine. Il montre que la « cicatrisation nationale » subséquente se fit notamment à la faveur d’une certaine occultation de ce conflit comme d’une (sur)valorisation croissante de l’histoire mythique des origines du pays. La cohésion helvétique se reconstruisit donc grâce à une version partiale du passé, à laquelle les forts reliquats de fédéralisme et l’état encore balbutiant de la démocratie conférèrent un véritable effet pacificateur. À ce titre, cet exemple interroge la valeur curative aujourd’hui couramment attribuée à l’expression du malheur, et suggère plutôt l’importance de l’adaptation des modes de conciliation choisis avec les réalités de la société à laquelle on désire les appliquer.