2003
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Cahiers de géographie du Québec ; vol. 47 no. 132 (2003)
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Emmanuel Gonon et al., « Une critique de la notion de frontières artificielles à travers le cas de l’Asie centrale », Cahiers de géographie du Québec, ID : 10.7202/008090ar
Depuis la disparition de l’URSS, en 1991, l’Asie centrale est partagée entre cinq États. Complexes, ses frontières sont passées brutalement du statut de frontières intérieures à celui de frontières internationales. Certains auteurs n’hésitent pas à recourir à la catégorie de « frontière artificielle » pour les décrire. Pourtant, ce concept est fort réducteur et contestable, tout autant que celui de « frontière naturelle » : tous les deux renvoient à des représentations très idéologiques des frontières étudiées.Par ailleurs, l’histoire des tracés témoigne des préoccupations qui ont présidé au découpage de l’Asie centrale à l’époque soviétique : elle révèle des critères de gestion qui ne font pas des frontières de l’Asie centrale des tracés ontologiquement différents des autres frontières du monde. Les États nouvellement indépendants d’Asie centrale ont, certes, hérité de frontières complexes, mais la question de leur gestion pacifique relève beaucoup plus des volontés politiques des gouvernements que d’une prétendue nature artificielle des tracés.