Progrès, recul et stagnation : Tableau contrasté des conditions de vie des femmes incarcérées au Canada

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2002

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Criminologie

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Criminologie ; vol. 35 no. 2 (2002)

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Marie-Andrée Bertrand, « Progrès, recul et stagnation : Tableau contrasté des conditions de vie des femmes incarcérées au Canada », Criminologie, ID : 10.7202/008294ar


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Il n’est pas simple de tracer le portrait des conditions de détention des femmes dans un pays où le régime carcéral relève des deux niveaux de gouvernement et de treize juridictions locales ; à un premier niveau, tout extérieur, on peut rendre compte de la structure et des aspects matériels des établissements carcéraux, ce à quoi s’emploie l’auteure de cet article dans un premier temps. À ce niveau un clivage s’est dessiné depuis 1995, quand l’établissement fédéral a été transformé en plusieurs institutions régionales, rendant possible un régime de vie plus « normal » et plus « responsable » ; en même temps, on assistait à un certain enrichissement des programmes de vie dans les prisons. Mais les structures extérieures et les conditions matérielles ne résument pas toute l’expérience de la détention ; celle-ci est ressentie par des personnes réelles, d’abord dans la durée de la sentence, puis dans la sévérité du régime, lequel conditionne les possibilités de relations avec les proches à l’extérieur. Or, sur les personnes en cause, sur la durée de leur peine et son niveau de sécurité, le tableau est impossible à dresser, car les statistiques correctionnelles canadiennes parlent de personnes sans sexe et sans identité ethnique ou culturelle. Cette situation est problématique pour les chercheurs, les féministes, les dirigeants des Premières Nations ; la situation devrait également préoccuper les législateurs et les administrateurs correctionnels. Comment, dans ces conditions, penser l’incarcération des femmes ?

The task of accounting for imprisonment conditions is difficult in a country where the two levels of government and thirteen jurisdictions share the responsibility for penal institutions. Yet it is feasible if limited to the prisons’ structural and material aspects, which is what the author does in the first part of her article. Within those confines, it has even become easy, lately, to draw a contrasting picture between federal and provincial establishments for women, since the Correctional Service of Canada has undertaken to radically improve the physical setting of the federal ones. However, structural and material conditions fall short of offering a complete picture of incarceration. The inmates’concerns are not primarily related to the architecture but to the length of their sentence, its security level and their rapports with the loved ones, inside and outside. While men and women may seem to share those capital concerns, they experience them differently. Hence, in order to paint their relative conditions, one must know who the persons are. But here comes the main obstacle: the Canadian correctional statistics are gender-blind and colour neutral. That poses a serious problem to men and women researchers, feminists, First Nations leaders; and it ought to embarrass and worry legislators and correctional administrators. How is one to make sense of men’s and women’s prison condition and work at improving it without such information ?

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