2001
Ce document est lié à :
Études françaises ; vol. 37 no. 3 (2001)
Tous droits réservés © Les Presses de l'Université de Montréal, 2001
L’Hérault Pierre, « Un singe à Moscou de David Homel : La judéité comme identité de réserve », Études françaises, ID : 10.7202/008374ar
Dans le roman de David Homel Un singe à Moscou, la judéité est sans doute l’instance dernière du récit. Mais elle joue de façon différente selon qu’il s’agit du personnage de Jack ou de celui de Sonja. Pour celui-là, qui confond foi messianique et foi révolutionnaire, elle apparaît comme une identité que l’on tente de resolidifier alors que pour celle-ci, mue par les mouvements contre-révolutionnaires du coeur, il s’agit d’une identité de réserve, double, à l’intérieur d’une autre, en abyme, empêchant la fixation. Ces deux visions contradictoires ne s’excluent peut-être pas, formant les deux faces d’une même réalité, la première désignant ce à quoi l’on ne peut échapper, la seconde ce par quoi l’on échappe.