2002
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Études françaises ; vol. 38 no. 1-2 (2002)
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Rodolphe Gasché, « L’expérience aporétique aux origines de la pensée. », Études françaises, ID : 10.7202/008394ar
La pensée de Jacques Derrida a souvent été qualifiée d’autocontradictoire et accusée de se complaire dans des contradictions performatives conduisant à des apories insolubles. Si cette accusation est sans fondement, il est vrai que la notion d’aporie est présente dans le travail du philosophe depuis le début et occupe de plus en plus le centre de la scène dans son oeuvre récente. Cet essai tente de démontrer que, par le moyen de cet intérêt pour l’aporie, Derrida entreprend de discuter à nouveaux frais une question qui, depuis l’origine de la philosophie en Grèce, est intimement liée à la possibilité de la pensée philosophique. Par une analyse des positions de Sarah Kofman et de Martin Heidegger sur le concept de l’aporie, ce texte cherche à décrire la contribution propre de Derrida à ce problème philosophique.