2005
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Études françaises ; vol. 41 no. 1 (2005)
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Qu’est-ce que donner consistance à des personnages, dans la prose narrative ? Quelles figures de la pensée et de l’affect trament l’apparition et la vision qui font un corps aux êtres de fiction ? La lecture du début du Chiendent de Raymond Queneau permet de dessiner une sorte de « théorie » du personnage, comme apparition sous un regard, comme distinction d’un « être » parmi d’autres. Quelques exemples retenus dans Flaubert permettent de montrer le jeu de conscience, d’expression, de visibilité et d’inaccessibilité qui fait la densité évanescente d’un personnage, effet de vision et de mémoire à la fois. Ce régime d’apparition sensible du personnage est un moment de la prose narrative, de Flaubert à Proust, marqué par une profonde concurrence avec l’ordre pictural.