L’évolution de la longévité à Okinawa, 1921-2000

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2004

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Cahiers québécois de démographie ; vol. 33 no. 1 (2004)

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Michel Poulain et al., « L’évolution de la longévité à Okinawa, 1921-2000 », Cahiers québécois de démographie, ID : 10.7202/010851ar


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Toutes les données démographiques montrent que la longévité est exceptionnelle à Okinawa, même par comparaison avec le Japon. L’espérance de vie des hommes s’y compare à celle de tout le pays, et les femmes y jouissent de 1,4 année de plus que l’ensemble de leurs compatriotes. De la sorte, Okinawa dépasse 86 années d’espérance de vie, seuil considéré comme une limite maximale pour l’espèce humaine il y a encore deux décennies. Si l’on compare la prévalence des centenaires, on en compte 40 pour 100 000 habitants à Okinawa, mais 15 au Japon. Takahashi (1993) est le seul démographe à avoir mis cette situation exceptionnelle en évidence, mais des chercheurs d’autres disciplines ont ouvert de nombreuses pistes explicatives pour en rendre compte. Ils mettent en avant certaines caractéristiques génétiques, une moindre consommation de sel, mais aussi une alimentation plus riche en protéines animales, un climat plus doux, propice à un plus haut niveau d’activité tout au long de l’année, la considération plus grande accordée aux personnes âgées au sein de la société et, de façon plus globale, un style de vie plus traditionnel. Toutefois, dès la fin des années 1980, on a décelé à Okinawa une moindre amélioration des risques de décéder pour les jeunes adultes. Concrètement, notre analyse des tables de mortalité met en évidence un croisement des taux de mortalité : face au risque de mourir, la population d’Okinawa semble ainsi se diviser en deux groupes, les générations nées avant ou pendant la Seconde Guerre mondiale et celles qui sont nées après. La situation des premières est nettement meilleure que celle de l’ensemble de la population japonaise, la situation des secondes moins favorable. Nous tentons de saisir les causes de ce croisement de mortalité et ses conséquences possibles pour l’évolution de la longévité à Okinawa.

All the demographic data clearly show that Okinawa is a region of exceptional longevity, even when compared with Japan as a whole. Whereas the life expectancy for men is the same as for Japan overall, the life expectancy for women is 1.4 years more compared with Japan as a whole. The life expectancy in Okinawa surpasses 86 years, a threshold that two decades ago was considered the maximum limit for human life expectancy. As far as the prevalence of centenarians is concerned, there are 40 living centenarians per 100,000 inhabitants in Okinawa, while this figure is only 15 for Japan as a whole. Only one demographer, Takahashi (1993), has pointed out this exceptional situation. Scientists from other disciplines have, however, proposed several explanations, e.g. the existence of certain genetic characteristics, less salt and more animal protein in the diet, the role of a mild climate and the higher level of activity all year long, the greater consideration given to the elderly in society, and, overall, a more traditional lifestyle. But, as early as the end of the 1980s, a slower pace of improvement in the mortality risk among young adults was identified in Okinawa. Our in-depth analysis of all available life tables and associated mortality rates shows a mortality crossover and proves that in regard to the mortality risk, the population of Okinawa should be divided into two groups of generations: those born before and during the Second World War and those born after the war. The older generations clearly exhibit a highly favourable mortality pattern while younger generations show mortality levels that are definitely higher compared with Japan overall. The discussion considers some factors that may explain this mortality crossover and the possible consequences for longevity trends in Okinawa.

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