2005
Ce document est lié à :
Criminologie ; vol. 38 no. 2 (2005)
Tous droits réservés © Les Presses de l'Université de Montréal, 2005
Annie Bélanger et al., « La régulation familiale et les comportements violents à l’adolescence : existe-t-il des différences sexuelles ? », Criminologie, ID : 10.7202/012667ar
Cet article porte sur l’influence de la famille sur la délinquance selon le sexe. Trois questions sont abordées : l’exposition aux facteurs de risque familiaux diffère-t-elle selon le sexe ?, la nature et la force d’association de ces facteurs aux comportements violents varient-elles selon le sexe ?, et quels sont les facteurs familiaux qui expliquent le mieux les comportements violents des filles et des garçons ? Un échantillon de garçons (n = 506) et de filles (n = 150) judiciarisés et un autre d’écoliers (n = 204) et d’écolières (n = 198) de Montréal sont utilisés. Les analyses révèlent que les filles judiciarisées affichent un profil familial plus problématique que celui de leurs confrères, bien qu’elles soient plus supervisées. Chez les écoliers et les écolières, le milieu familial est très semblable. Les analyses multivariées indiquent que la supervision des garçons et des filles, quel que soit l’échantillon, est une bonne protection contre les comportements violents. Par contre, les faibles liens ont plus d’importance pour la délinquance des garçons quel que soit l’échantillon, et la déviance parentale affecte un peu plus celle des filles judiciarisées. Ainsi, les mêmes concepts proximaux peuvent être utilisés pour expliquer les comportements violents des filles et des garçons, mais il faut continuer la recherche sur les concepts plus distants. Les interventions devraient porter sur l’amélioration des pratiques disciplinaires et le renforcement des liens.