2006
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Meta : Journal des traducteurs ; vol. 51 no. 3 (2006)
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James Archibald et al., « La responsabilité du médiateur textuel », Meta: Journal des traducteurs / Meta: Translators’ Journal, ID : 10.7202/013557ar
La traduction est un moyen de cerner la vérité et le vrai sens des textes.Cet article tente de définir la règle de conduite traductosophique d’Emmanuel Levinas à partir d’une analyse de ses Nouvelles lectures talmudiques (NLT).Bien que sa pensée ne fût pas explicite sur ce point, Levinas a laissé apercevoir une approche raisonnée de la médiation linguistique qui redéfinit en termes de philosophie morale la responsabilité du traducteur. Sa vision éthique de son rôle comme médiateur textuel nous oblige de revisiter plusieurs concepts clés dont celui d’interprète et d’exégète.Il s’agit de mettre en relief une certaine vision de la responsabilité intertextuelle, réflexive et procédurale du traducteur-exégète face aux sources, au public et à l’autre absolu.Les racines de la pensée de Levinas sur la responsabilité se trouvent à un carrefour où se rencontrent l’autre absolu et autrui. Le médiateur textuel dégage ainsi du texte le vrai sens suivant un sens aigu de responsabilité morale.Cette lecture traductosophique des NLT nous fait découvrir un modèle généralisable chez celui qui est conscient du principe de l’altérité en tant que régulateur du processus et des procédés de médiation linguistique si bien que le rôle du traducteur-exégète en est valorisé.