2006
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Théologiques ; vol. 14 no. 1-2 (2006)
Tous droits réservés © Faculté de théologie et de sciences des religions, Université de Montréal , 2006
Jean-Claude Petit, « Quel avenir pour la théologie ? », Théologiques, ID : 10.7202/014307ar
Comme le notait Karl Rahner, de l’avenir de la théologie «nous ne savons pas grand’chose, en fait presque rien». Des indices nombreux, dont témoignent un nombre important d’ouvrages récents, nous rappellent toutefois que depuis quelques années la théologie se trouve en situation de crise qui ne laisse intact aucun de ses champs traditionnels et qui remet en question son identité. Devant l’ampleur de la tâche, la tentation est grande de se replier à l’intérieur du bastion ecclésial et de se retirer de l’espace public, pluraliste et séculier, ou, à l’autre extrême, de céder aux chantres d’une transformation de la théologie en «science religieuse», apparemment plus adaptée aux exigences contemporaines de l’objectivité et de la rigueur scientifiques. Il faut récuser vigoureusement ces deux scénarios. L’avenir de la théologie ne peut être assuré que si elle accepte d’inscrire clairement et vigoureusement son travail non sur un horizon ecclésial, mais sur l’horizon du monde et de faire vraiment de la question de Dieu sa question directrice, c’est-à-dire de l’accepter vraiment comme question.