1998
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Anthropologie et Sociétés ; vol. 22 no. 1 (1998)
Tous droits réservés © Anthropologie et Sociétés, Université Laval, 1998
Allen F. Roberts et al., « L'aura d'Amadou Bamba. Photographie et fabulation dans le Sénégal urbain », Anthropologie et Sociétés, ID : 10.7202/015520ar
RÉSUMÉL'aura d'Amadou Bamba. Photographie et fabulation dans le Sénégal urbainDepuis 1988, le Sénégal urbain a vu proliférer les arts populaires. Un sujet se détache en nombre et en importance : Amadou Bamba (1853-1927), saint soufi du Sénégal autour de qui a été créée la Voie mouride. Toutes les images de Bamba renvoient à une seule photographie prise vers 1913, photographie dont les particularités offrent une suite sans fin d'occasions de reconnaître des significations cachées et des messages, à partir de l'épisté-mologie soufie. Les auteurs présentent une ethnographie du Sénégal et un exposé des théories de la représentation, depuis la notion de surréalisme implicite à la photographie de Susan Sontag, jusqu'au sens de la catachrèse génératrice de nouvelles règles et significations de Jacques Derrida, qui permettent de remettre en question et d'élargir la notion proposée par Walter Benjamin de « l'aura » des œuvres d'art, pour y inclure une compréhension de l'impact des images de Bamba. La prolifération récente des fresques représentant Bamba contribue à la déconstruction de la « mémoire monolithique » du régime colonial et immédiatement postcolonial et à la fabulation d'un collage mnémonique tout à fait nouveau.Mots clés : Roberts, Nooter Roberts, représentation, photographie, aura, mouridisme, islam, Sénégal